Chloé Vic
Ce petit article ne se veut pas une réponse au débat pour ou contre l’utilisation d’un mors. Il ne s’agit pas non plus de culpabiliser qui que soit. J’aimerais simplement que plus de cavaliers mesurent à quel point le mors est un outil délicat et précis, à utiliser avec une grande finesse.
Toute la bouche du cheval est sensible, elle est capable de collecter et trier les aliments et est, à cet effet, très innervée. Il y a quatre structures principales sur lesquelles le mors peut avoir un effet direct :
- Le palais
Composé d’os et recouvert de tissu conjonctif et de peau, il est très sensible. Un mors exerçant des pressions sur le palais peut facilement provoquer des défenses, des douleurs voire des contusions. - Les barres
Elles correspondent à la partie de la mâchoire inférieure dépourvue de dent. À cet endroit, l’os est relativement fin (plus ou moins selon les individus et les races), de même que les muqueuses qui le recouvrent. Plus vous descendez vers les incisives, plus les barres sont étroites et donc fragiles.

- La commissure des lèvres
C’est une zone charnue et musclée. Son élasticité nous permet de communiquer avec la bouche et la tête du cheval via le mors. Toutefois, elle peut évidemment être blessée en cas d’actions de main inadaptées ou de pincements.
- la langue
Elle est composée de muscles et s’insère sur un petit appareil osseux situé entre les branches de la mâchoire inférieure : l’hyoïde. Celui-ci est directement relié à la nuque, au sternum et à la scapula de votre cheval via différents muscles. Autrement dit, toute action exercée sur la langue influence la mobilité de la nuque et de toute l’avant-main.

Le mors peut être un outil formidable pour vous aider à mobiliser la langue et la mâchoire de votre cheval et ainsi favoriser la décontraction. Mal utilisé, il est également très efficace pour créer des tensions et des défenses.
- Les mains trop basses sont à proscrire : le mors fait alors pression sur la langue et sur les barres. Pour se protéger, le cheval risque de pousser contre l’embouchure avec sa langue (voire de la passer au-dessus) et de verrouiller ainsi toute son avant-main.
- La pression doit être dosée et progressive. Les actions de main soudaines sont à éviter, fermez plutôt vos doigts un à un et résistez sans tirer.
- Équipez-vous d’une embouchure adaptée à la bouche de votre cheval. Essayez-en plusieurs et faites-vous aider par un professionnel.
Quels que soient les outils, essayons de les choisir et de les utiliser de manière réfléchie.