Tasmin Roberts •
L’autre jour j’étais en consultation pour vérifier la nouvelle selle d’une cliente. Elle a fait appel à moi car elle avait des doutes sur l’adaptation de sa selle à son cheval. Les indices qui lui ont mis la puce à l’oreille ? Un cheval qui tente d’éviter sa selle, bouge dès qu’on lui mets sur le dos, une selle qui a un effet « rock » (se balance d’avant en arrière sur le dos, pas qui danse quand la radio passe du AC/DC), et surtout qui se retrouve sur les épaules après dix mètres au pas.
Pour commencer, j’ai été un peu interloquée par le fait que les sanglons étaient cousus à même le quartier, au lieu d’être amarrés à l’arçon. Mais bon, pourquoi pas, peut-être y a-t-il une explication cohérente et logique.
Ce qui m’a gêné (et ce qui gênait fortement le cheval) c’est que par conséquent, quand on posait la selle au bon endroit (deux doigts derrière la scapula donc), la sangle passait au milieu de l’abdomen, presque deux travers de main derrière la passage de sangle. Ainsi, dès que le cheval se mettait en mouvement, la sangle avançait pour se mettre dans ce petit creux confortable bien pratique. Et donc la selle se retrouvait effectivement sur le garrot.
Ma cliente m’explique alors que le discours du vendeur c’est que la selle doit se poser sur le garrot. Il n’y a donc selon lui aucun problème.
Sauf que pour moi, il y en a un, et il est tout simplement anatomique.
En posant la selle sur le garrot, le mouvement de rotation des scapulas (ou omoplates, comme vous voulez) est bloqué. La protraction des antérieurs est donc entravée et limitée. En dynamique, ça donne l’impression d’un cheval dont la démarche commence aux genoux au lieu des épaules. De plus, une selle posée sur le garrot va comprimer les processus épineux des vertèbres thoraciques (même si la selle ne touche pas le garrot !).
La prochaine fois que vous posez votre selle sur le dos de votre cheval, vérifiez simplement que les pointes de l’arcade sont bien derrière la scapula, et pas dessus !
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