Chloé Vic •
On n’envisagerait pas de jouer du Mozart en quatre séances. On n’espérerait pas non plus être capable de courir un marathon en ne s’entraînant qu’une fois par semaine. L’équitation n’échappe pas à la règle et j’ai l’impression que parfois, on l’oublie un peu. Je vais prendre l’exemple du travail à l’épaule : pour la plupart des personnes qui débutent, le simple fait de continuer à marcher tout en manipulant les rênes ou le stick est déjà compliqué. Il faudra, en général, plusieurs séances pour acquérir la coordination nécessaire pour pouvoir effectuer des exercices simples avec fluidité. En selle, l’équitation nous demande de pouvoir dissocier nos aides tout en continuant à suivre les mouvements du cheval, de gainer notre tronc sans le raidir, d’agir en rythme, d’être le plus symétrique possible, d’avoir une bonne conscience de notre propre corps et de notre équilibre…. Et en plus de tout ça, on évolue avec un autre être vivant qui se retrouve obligé de développer sa coordination, son endurance, sa puissance musculaire et d’apprendre la signification de nos codes et de nos aides.
Pour toutes ces raisons, progresser avec son cheval nécessite un investissement personnel conséquent et sur du long terme. Si on ne peut pas venir travailler son cheval plus d’une fois par semaine et si on n’a pas le temps de s’étirer et de faire un minimum de sport, on ne peut pas espérer atteindre un niveau avancé. Si on a la possibilité d’être régulier, tant mieux, mais il faut juste avoir conscience qu’on ne sera pas à l’appuyer au galop en trois mois (et que c’est normal !). Avec Raya, j’ai travaillé presque exclusivement au pas pendant trois ans avant de pouvoir commencer le travail au trot et au galop dans de bonnes conditions. On partait d’une locomotion compliquée mais je travaillais cinq fois par semaine, toutes les semaines.
