Chloé Vic •
La tête et l’encolure sont essentielles à l’équilibre du cheval pour deux principales raisons :
📍 la tête abrite les yeux et l’oreille interne, organes sensoriels indispensables à l’équilibre et à l’orientation
📍 comparées à beaucoup d’autres espèces, l’encolure est longue et la tête lourde, formant un levier qui permet au cheval d’agir sur son équilibre latéral et antéro-postérieur (Zsoldos et Licka, 2015)
La capacité du cheval à s’équilibrer est donc conditionnée par la possibilité pour lui d’utiliser sa tête et son encolure. C’est l’une des raisons pour lesquelles certaines pratiques équestres peuvent être source de stress intense chez le cheval. On sait par exemple que le taux de cortisol augmente chez les chevaux travaillés en hyperflexion (Zebisch et al, 2013). C’est un peu comme si on nous demandait de courir en ne voyant rien d’autre que le sol, les bras attachés dans le dos…
Dans le travail, il est donc judicieux d’agir sur le balancier tête-encolure avec délicatesse et progressivité, en prenant en compte l’équilibre général et le développement musculaire du cheval, mais également son état mental et émotionnel. Il est inutile de chercher à abaisser, relever ou fléchir mécaniquement l’encolure d’un cheval qui n’a pas un gainage suffisant ou qui est déjà à un niveau de stress élevé. Toute pratique qui prive totalement le cheval de son balancier tête-encolure et/ou de sa capacité à se repérer dans l’espace ne peut pas être considérée comme autre chose que de la maltraitance.

Sources : Zsoldos, R.R. and Licka, T.F. (2015). The equine neck and its function during movement and locomotion. Zoology, [online] 118(5), pp.364–376.
Zebisch, A., May, A., Reese, S. and Gehlen, H. (2013). Effect of different head-neck positions on physical and psychological stress parameters in the ridden horse. Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition, 98(5), pp.901–907.