Élisa Téton •
Dans mes séances de suivi relationnel cheval-humain, la peur de perte de contrôle est une problématique très courante. A pied, elle est très repérable lors d’un déplacement en licol et petite longe. Dès qu’il y a une petite difficulté, changement de direction, envie de brouter etc., le réflexe du piéton est bien souvent d’essayer de ralentir son cheval. En mettant de la tension sur la longe et en restant en arrière.
Ce mouvement, que j’appelle de « ski nautique », a systématiquement comme conséquence une traction du cheval, qui met tout son poids vers l’avant et se concentre uniquement sur cette action de longe.
Donc, en plus d’être désagréable pour le cheval, le ski nautique n’est pas efficace pour la réalisation de l’action voulue. Au mieux on a mal au bras, au pire on use ses semelles (à cause de l’absence d’eau et de skis). Bref, le cercle de l’échec pour tout le monde, l’entretien de la peur et l’envie de ralentir encore.
La plupart des chevaux que je croise font déjà un gros effort pour ralentir leur pas. Ils auraient besoin que le piéton avance un peu plus vite pour marcher de façon confortable. Et pouvoir ainsi s’intéresser et se concentrer sur ce que le piéton demande.
Et un piéton tonique va être beaucoup plus mobile au niveau de l’épaule : il peut s’avancer pour anticiper et indiquer un changement de direction ; il peut observer son cheval pour intervenir dès que son œil louche sur l’herbe ; il peut même passer devant son cheval en cas de passage étroit ou besoin de meilleur visibilité (j’avoue, ça demande un tout petit peu de condition physique).
Bref, le cercle vertueux de la communication et de la subtilité.
Avec un bon timing, de la tonicité et une bonne anticipation, il suffit d’un doigt qui se ferme sur la longe pour retenir un cheval qui veut brouter.
